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lundi 28 octobre 2013

Juliette Society de Sasha Grey

La 4ème de couverture intrigante a quelque peu éveillé ma curiosité et c'est pourquoi j'ai participé à un concours sur Twitter afin d'avoir une chance de le gagner. Je ne m'y attendais pas mais une semaine après, il était dans ma boîte aux lettres et c'est donc très enthousiaste que je me suis lancée dans ma première lecture érotique... Et c'est très rapidement que j'ai été déçue...

Je m'attendais en fait à une histoire de société secrète dans laquelle de riches personnalités pouvaient assouvir leurs fantasmes dans l'anonymat de masques et autres déguisements... J'avais donc hâte de découvrir cette "Juliette Society" ! Malheureusement, les pages se tournent les unes après les autres sans qu'on n'en mentionne le nom... Ce n'est qu'au chapitre 15  qu'on en parle enfin ! A la page 212 (sur 350). Et encore, on n'en parle pas assez à mon goût ! Enfin j'arrivais à la partie intéressante du livre et ça n'a duré qu'un chapitre ! La frustration est vite arrivée, avec le chapitre 16 !

Le sujet principal du livre, ce n'est pas la "Juliette Society", c'est Catherine (du moins c'est comme ça que je l'ai perçu). Catherine est une jeune étudiante en cinématographie. Elle a un petit ami (Jack) et une meilleure amie (Anna). Bref, une jeune fille banale. Ce qui agace, c'est qu'elle nous dit au début du livre qu'elle va nous raconter comment elle est arrivée à connaître l'existence de la Juliette Society... Et au final, elle nous décrit surtout ses fantasmes ! Elle nous explique comment elle se ferait prendre par son prof, comment elle se masturbe en pensant à Jack (qui repousse souvent ses avances) ou comment elle s'imagine dans les bras d'un inconnu qui la ferait jouir comme jamais... La Juliette Society, elle n'y arrive qu'à la fin et au final, c'est une grande déception ! 

A côté de ça, il y a aussi Anna, une jeune fille complètement débridée, vraiment à l'aise avec sa sexualité et qui n'hésites pas à se laisser "maltraiter" afin d'atteindre un nouveau seuil de jouissance. Anna inspire beaucoup Catherine. J'ai même l'impression que notre héroïne place sa meilleure amie sur un piédestal, elle aimerait lui ressembler et c'est comme ça qu'elle se laisse entraîner à faire des choses qu'elle n'aurait jamais imaginé.

Inutile de vous dire que les scènes de sexe décrites dans le livre n'ont presque rien à voir avec la "Juliette Society", vous aurez compris qu'on doit la principale partie érotique (ou plutôt pornographique) de l'histoire à l'imagination de Catherine ainsi qu'à la vie passionnante d'Anna.

On ne sent d'ailleurs que trop bien que ce roman a été écrit par une ancienne actrice porno et j'en déplore le vocabulaire employé. Est-il vraiment nécessaire d'abuser de termes salaces dans ce genre de littérature ? Une jeune étudiante comme Catherine est-elle obligée d'être aussi vulgaire ? Je vais peut-être paraître puritaine mais je trouve choquant d'imaginer une jeune fille de son âge user à tord et en travers de mots tels que : baiser, bite, foutre et autre chatte... J'ai trouvé que ça n'avait rien apporté à l'histoire et j'en ai même été plutôt dérangée (une ou deux fois ça va, mais à chaque scène un peu chaude, c'est abusé).

Jean M. Auel a réussi à décrire dans "Les enfants de la Terre" des scènes de sexes magnifiques, sans user de vulgarité ou de vocabulaire salaces. Pour moi, c'est ça l'érotisme. C'est donner envie sans tomber dans le dégueulasse. Sasha Grey est restée trop influencée par son ancien milieu et je trouve dommage que ça se ressente à ce point dans son écriture.

Autre chose d'agaçant dans son style, c'est sa façon de passer d'un chapitre à l'autre sans aucune transition. A un moment, Catherine est au lit dans les bras de Jack et dans le chapitre suivant, elle est en cours en train de détailler la bosse dans le pantalon de son prof... Euh... ok... mais il s'est passé quoi entre deux ? J'ai souvent eu l'impression d'avoir loupé quelque chose et j'avoue que c'était assez frustrant !

J'ouvre maintenant une petite parenthèse et je vous copie un passage du livre qui m'a marqué puisqu'on y parle de MON prénom: 
"Son prénom, Séverine, est le féminin du prénom latin Sévère. Imaginez devoir mener votre vie entière avec des gens qui décident qu'ils ne vous aiment pas avant même de vous connaître. Simplement en entendant votre prénom. Séverine. Sévère. Austère. Imaginez accabler un gosse dès la naissance avec un prénom pareil. Autant l'appeler "Pas marrant". Pas marrant du tout."
Bon, ça aurait pu être un autre prénom mais il a fallu que ça soit le miens et désolée mais oui, j'ai été un peu vexée. Qu'est-ce qu'elle a contre Séverine ? Ok, ça vient de Sévère, mais est-ce pour autant qu'il faut nous coller une étiquette ? Personnellement, je ne me suis jamais sentie mal-aimée à cause de mon prénom et je remercie d'ailleurs mes parents de l'avoir choisi, je le trouve très joli !

Alors pour conclure, je dirais que cette première lecture érotique n'a pas vraiment été satisfaisante. Moi qui étais curieuse de lire un livre de ce genre tout en évitant "50 nuances de Grey" (trop médiatisé), je peux dire que j'ai été déçue. Trop de vulgarité et de vocabulaire salace et des scènes de sexe qui arrivent comme dans un film porno, sans que rien ne les y amènes... Pour un premier roman, je dirais que Sasha Grey s'est trop laissée influencer par son ancienne vie et c'est bien dommage !

Ma note : 2,5/5 (Moyen)

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